L'entretien présidentiel

B.Espié (ASPTT FA) : « On va commencer à la rentrée, des discussions pour une nouvelle structure, pour un projet albigeois! »

Le Président de l’ASPTT Football de l’Albigeois, nous a accordé un entretien « Grand Format »,  il revient sur le bilan de cette première saison en D2F, les bons résultats en catégoriesjeunesmasculines, sa volonté de structurer et professionnaliser son club et les objectifs pour cette saison 2019-2020. Mais celui qui a vu le footballféminin et le sport dans son ensemble évoluer, depuis sa prise de fonction en 2005, n’en a pas oublié de nous donner de précieusesindications sur le sujet quibruisse dans tout le microcosme du footTarnais : La fusion avec l’US Albi.
 

Bernard Espié, vous êtes l’inoxydable président de l’ASPTT Albi, avec 15 ans de mandat. Président Espié, à l’aube d’une nouvelle saison et à la fin d’une saison 2018-2019, quel est le bilan que l’on peut faire à l’ASPTT Football Albigeois ? 
Le bilan, c’est déjà l’an dernier où on a bien su amortir la descente. On craignait un peu, une année de descente c’est toujours difficile, mais là on l’a bien passé puisqu’on finit 5es de ce championnat avec la une. Et puis, l’ensemble des autres équipes du club se porte relativement bien et est même en progression à l’exception de notre descente en équipe 2 féminine que nous saurons corriger le plus rapidement possible. 
 
On parle souvent des filles à l’ASPTT mais il y a aussi des garçons qui ont fait un très beau parcours cette année à l’ASPTT Football Albigeois. Je pense aux seniors 1 qui ont joué les phases d’accessions. Il y aussi les jeunes pousses qui ont fait de beaux parcours en coupe du Tarn. 
Oui, c’est ça. Les seniors 1 se sont maintenus en D1. On aurait pu espérer mieux mais on va se satisfaire de ça. Ensuite, à noter bien sûr, les U17 qui ont gagné la coupe du Tarn et les U15 qui ont gagné le championnat du Tarn et accèdent ainsi au championnat de la ligue U16. 
 
Donc, la jeunesse, la relève, est déjà en train de se préparer à l’ASPTT. Est-ce qu’il y a des objectifs pour ces catégories garçons ? Parce-qu’on voit qu’il y a un club à côté qui a été relégué, on voit l’ASPTT qui essaie de monter. Cela peut-être intéressant que les deux clubs albigeois soient en régional ?
Notre objectif à nous, a toujours été bien sûr, de retrouver le niveau régional, qu’on avait eu par le passé. Chose à moitié faite on va dire avec les U15. Les U17 ont raté de peu mais ce n’est que partie remise pour l’année prochaine. Et, en espérant que nos U13 pourront eux-aussi intégrer le championnat U14.
 
Revenons sur le football féminin qui est un peu le fer de lance de l’ASPTT, c’est l’équipe fanion. Cette équipe de D2 féminine va s’inscrire cette année dans un championnat de D2 qui est encore plus relevé. On voit des équipes comme Nice ou Nantes qui montent qui sont des structures professionnelles. Quand vous avez quitté la D1, c’était l’ASPTT qui était limite le petit poucet avec Rodez, seul autre club amateur. Bientôt, en D2, ça va être bis repetita. Au bout de 2/3 ans, cette D2 ressemble de plus en plus structurellement à la D1 d’il y 4/5 ans ? 
C’est sûr, le football féminin augmente de niveau d’année en année. Maintenant, le milieu de tableau en D2 était presque le milieu de tableau en D1 d’il y a 4/5. Aujourd’hui, on doit s’armer nous aussi, mais, comme financièrement on est un peu justes, on va tabler de plus en plus sur notre formation ou sur des recrues jeunes, en devenir, qui auront à prouver à l’ASPTT pour après espérer mieux. 
 
On sait que vous tenez grandement à ce statut amateur et d’être petit poucet au milieu des structures pro. On dit souvent que l’ASPTT est un club semi-amateur. Ne faudrait-il pas tendre vers le semi-professionnalisme pour pouvoir continuer à exister dans cette D2 féminine ? 
Il faut toujours de plus en plus professionnaliser notamment au niveau des structures, de l’encadrement, de l’accompagnement et de quelques joueuses. Malheureusement, au niveau des joueuses, on a encore un budget qui reste un peu trop limité pour voir beaucoup plus loin. 
 
Et, pour tendre peut-être vers cette semi-professionnalisation, le serpent de mer albigeois, la fusion entre l’US Albi et l’ASPTT ? Parce-que, normalement, Albi, la cité épiscopale, la préfecture, devrait quand même être le fer de lance du football tarnais et ce n’est pas le cas. On voit par exemple Marsac, à peine 10 000 habitants, avec Senouillac et Rivières qui arrive à être au dessus des clubs albigeois chez les garçons. Alors certes, l’ASPTT est la tête de gondole en foot féminin mais, sur l’ensemble du foot tarnais, le foot albigeois est loin dans les rétros? Ce n’est pas le salut du foot local, cette fusion ? 
Déjà, en ce qui concerne le fer de lance sur le foot féminin, on a fait notre part de travail. Maintenant, en effet, il faut faire un travail au niveau du masculin. Qu’en est il au niveau de la fusion ? Aujourd’hui, c’est clair : les deux assemblées générales des deux clubs viennent de se passer. En ce qui nous concerne, il y a une stabilité mais ça n’était pas une surprise. Apparemment, au niveau US Albi, il y a aussi une stabilité. Donc, on va sûrement, même assurément, dès la rentrée, commencer des discussions qui aboutiront ou n’aboutiront pas, mais au moins, qui auront vocation de réfléchir sur une structure, sur un projet albigeois. 
 
Et puis, pour tendre vers cela, il faut aussi une volonté municipale, voire de l’agglomération. C’est dans les petits cartons. Je pense qu’à la mairie ou à l’agglomération, ils verraient cela d’un bon œil ? 
Pour la mairie c’est sûr puisque cela fait partie d’une délibération du conseil municipal où ils nous invitent à réfléchir à une structure. Bien entendu, ils ont bien précisé qu’ils ne parlaient pas d’une fusion mais bien d’une structure. Moi, en ce qui concerne l’ASPTT, nous sommes tous disponibles pour une réflexion. C’est du moins la proposition que nous ferons à la rentrée. Ensuite, pour l’agglo, je ne pense pas que le sport aujourd’hui ait vocation à devenir rapidement une compétence agglo. 
 
Quand on dit fusion, souvent, il y en a qui disent  » 1+1 ne font pas 2 « . Est-ce que vous avez des exemples de fusions qui vous inspirent, qui ont été des fusions porteuses et non pas des fusions d’absorption ou des fusions, on va dire, avortées ? 
Des exemples, peut-être pas comme ça. En ce qui concerne la position de l’ASPTT, il est clair que ça doit absolument faire deux. C’est à dire que, pour nous, dans un club de football, il doit y avoir de la place pour à la fois un football d’élite, un football qui tend vers les sommets, et un football plaisir, où on pratique le football à tout âges, même adolescent, uniquement pour le plaisir, dans des compétitions un peu moins relevées et avec des contraintes peut-être un peu plus faibles. Mais, il faut vraiment que club existe comme cela, c’est à dire qu’il y ait la place pour tout le monde : à la fois pour ceux qui veulent faire du foot au plus haut niveau et aussi pour ceux qui veulent simplement prendre du plaisir en pratiquant le football. 
 
Pour ne pas oublier l’ADN de l’ASPP qui était à la base de l’éducation populaire, en clair ? 
Oui, c’est ça, l’un n’empêche pas l’autre, je pense. Alors, bien sûr, ça ne sera pas facile. C’est facile de trouver un éducateur pour s’occuper d’une équipe en national, pour en trouver 4 ou 5 pour s’occuper d’une équipe dans des catégories de 7 à 11 ans, ça sera plus difficile. Mais, c’est une obligation d’y arriver si on veut faire quelque chose de sérieux.
 
Et puis, pour trouver des éducateurs, il y a des vecteurs qui compliquent les choses. C’est à dire que, c’est positif, mais en même temps, ça engendre beaucoup de moyens humains. La victoire de la France en Coupe du Monde 2018 a amené beaucoup de nouveaux licenciés, de nouvelles licenciées. Et cette Coupe du Monde féminine en France, qui a été une vraie réussite, va amener son lot de nouvelles adhérentes ? 
On espère bien sûr qu’à la rentrée, au niveau du foot féminin, on aura des adhérentes. Pour l’instant, cela ne se fait pas sentir mais c’est normal, les gens sont en vacances. Je pense qu’à la rentrée, on devrait avoir des filles. Alors, des filles plus jeunes, on en a régulièrement, mais peut-être que là, il va rentrer des ados, on va voir. 
 
Cette Coupe du Mondé féminine, on a vu qu’Albi n’avait pas eu de match, que Toulouse n’avait pas eu de match de la Coupe du Monde mais il va y avoir des retombées indéniables. Quelles retombées attendez-vous ? 
Des retombées uniquement je pense au niveau des licenciées et peut-être une meilleure écoute de la part de certains partenaires qui ont pu voir le côté positif du football féminin. 
 
Un regain de spectateurs peut-être aussi au Stade Rigaud ? 
Les spectateurs arriveront mais là, on a notre public. Il faudra qu’on fasse des efforts peut-être bien sûr pour augmenter ces spectateurs mais ce n’est pas du tout sûr. Je pense plutôt que ce sera à la fois au niveau des joueuses et à la fois peut-être de certains partenaires qui verront d’un meilleur œil le football féminin. 
 
Pour avoir de nouveaux partenaires et de nouveaux spectateurs, il faut produire du beau jeu, il faut avoir une équipe en dynamique. J’imagine que, pour la D2 féminine, qui est comme on le disait le fanion du club et du sport féminin en albigeois et dans le Tarn, vous allez fixer des objectifs un peu hauts c’est à dire être dans le premier tiers du tableau ? 
C’est le podium bien sûr, on vise le podium. Je pense qu’on s’est équipé pour, même malgré des départs imprévus. On a compensé à peu près tous les postes voire améliorer, notamment par l’arrivées de jeunes. Donc oui, de la qualité mais aussi des résultats. Et peut-être un peu de résultats à Rigaud par rapport à l’an dernier où on a réussi notre saison à l’extérieur, un peu moins à Rigaud. Mais, espérons qu’on arrivera à combler ce déficit. 
 
On a vu aussi que vous avez étoffé le staff. Il y a de nouvelles têtes qui sont arrivées. C’était un besoin qu’il y avait à l’ASPTT de compléter un peu pour aller toujours plus loin, plus haut, plus fort ? 
Pour le staff sportif, toutes les têtes sont connues, elles étaient là. C’est juste le rajout de Nicolas Castanier qui va venir, au niveau du football féminin dans l’ensemble, essayer d’améliorer notre image de marque et se rapprocher de plus en plus de l’ensemble des clubs de manière à faire en sorte que toutes les jeunes filles tarnaises aient envie de venir jouer à l’ASPTT dans la mesure où elles en ont le niveau. 
 
Une question un peu plus décalée. On connaît vos racines aveyronnaises profondes. Le fait de retrouver le RAF et Rodez dans la poule de l’ASPTT, ça va vous enchanter de ravoir ce petit derby tarno-aveyronnais ? 
Bien sûr ! Et puis en plus, ça me fait plaisir par rapport à Rodez puisque Rodez était malheureux d’avoir perdu son meilleur adversaire et bien, ils seront heureux de le retrouver. 
 
Cela va faire de nouveaux derbys un peu  » caliente  » comme on les a connus en D1 ? 
Oui bien sûr mais c’est toujours intéressant de jouer Rodez, toujours intéressant. 
 
Dernière petite question. Comme on le disait en introduction, ça fait 15 ans que vous êtes président d’un club de foot. Comment a évolué le foot depuis 15 ans ? Quelle est l’évolution la plus profonde que vous ressentez ? 
Pour nous, c’est le haut niveau que nous avons connu. Le haut niveau amène des contraintes, des obligations, parfois des déceptions qui n’existaient pas il y a 15 ans dans le foot purement amateur. Mais bon, il faut faire avec cette évolution et on essaie de faire au mieux, de progresser, de toujours faire progresser le club, de le structurer de plus en plus et d’avoir de meilleurs résultats. 

Propos recueillis par Loïc Colombié

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